Perusalem

De la Bolivie du lac au Pérou à Cuzco, il n'y a qu'un pas que je ne vais pas me garder de franchir. Transition facile entre les deux grandes nations andines par excellence.


Soyons franc: sauf le respect et la profonde amitié que j'éprouve envers les Péruviens (et Péruviennes, voire Franco-Péruvienne) de ma connaissance, ce Pérusalem, la Mecque du tourisme Sudaméricain avec le plus grand nombre de visiteurs annuel*, ne m'a pas emballé outre-mesure.     

*Source: d'après ce que j'ai entendu dire quelque part part.

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Juste en aparté, j 'ai visité plusieurs musées d'art précolombien mais si vous comprenez quelque chose à ceci, envoyez moi un mail:

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Je n'ai pas envie de faire un billet de mauvais humeur, je ne vais donc pas m'étendre sur le sujet et la faire courte. Je pense que mon appréciation a souffert:

- d'un excellent séjour en Bolivie qui me paraît plus authentique (sur le plan touristique il s'entend, cf. lac Titicaca, qui peut faire l'objet d'une comparaison objective dans toutes les bonnes écoles de tourisme).

- d'une usure morale du voyageur (chute de l'émerveillement dont les symptômes sont l'anémie photographique et le "ouais bah on déjà vu ça hein")

- d'un enchaînement de petits désagréments de voyage selon la loi de Murphy ou LEM (Loi de l'Emmerdement Maximum). Pour ceux, parmi ces chers lecteurs qui ne seraient pas familiers de la loi, je cite un exemple qui vous a certainement touché directement: "une tartine beurrée en chute libre s’écrasera forcément du côté beurrée". Sans vouloir déborder du sujet, d'aucuns trouveront cela futile, mais il est à noter que la LEM est un terrain de recherche scientifique en constante extension. Prenons simplement un corollaire de la tartine beurrée: le paradoxe du chat beurré. Beurrez donc un chat côté dos et lâchez-le du deuxième étage pour commencer. Est ce que le chat retombe sur ces pattes ou s'écrase côté beurre? En vertu de la LEM et des lois de l'aérodynamique féline, la nature serait incapable de résoudre ce paradoxe. Ainsi, d'après les dernières tentatives en laboratoire, il s’avérerait que l'ensemble chat-beurre serait précipité vers le sol par la loi de l'attraction universelle, avant de se stabiliser à une hauteur variable qui serait le point d'équilibre entre les forces de retournement du félin et l'attraction beurrière, distance au sol à laquelle le chat beurré se mettrait à tournoyer violemment sur lui-même.


Du côté des bon points, je mettrais:

1) La nourriture, qui est un véritable soulagement gustatif dans cet océan de friture qu'est l'Amérique Latine.

"miam miam le bon ceviche du marché"

2) Les ruines, il n'y pas à dire, il y a énormément de ruines au Peru, et pas seulement des ruines Incas.

Je ne vous épargne pas le meilleur


3) Les montagnes, magnifique.

De loin... 

...comme de plus près...

...comme de très près.

Ces petites photos ont été prises lors d'un trek que je recommande chaudement. Il s'agit d'une marche de 4 jours qui vous emmènera à son point culminant au "paso" du Salkantay, 4600 mètres au raz du glacier, avant de replonger dans la jungle de montagne en direction du Macchu picchu.


Malgré le peu d’enthousiasme pour ce que j'ai vu au delà de Cuzco, je pense terminer mon séjour péruvien en beauté. Bille en tête, je me dirige vers Huaraz avec la ferme intention de frapper un grand coup. La Cordillera Blanca et la Cordillera Huayhuash offre une concentration exceptionnelle de sommets enneigés et de lagunes émeraudes, terrain de prédilection s'il en est pour mon adieu aux armes, mon baroud d'honneur Andin, un trek de 12 jours avant de gagner les plages de l'Equateur.

Macache, nib, walou, je redouble de schkoumoune !!!! Le ciel est bouché pour au moins 3 ou 4 jours et pas moyen de patienter gentiment. C'est le week end des élections régionales, et comme dans beaucoup de pays latinos où le vote est obligatoire, il est interdit de vendre de l'alcool du jeudi au lundi, ce qui signifie en clair que les lieux de divertissement sont fermés. Enfin, ce qui est interdit est autorisé jusqu'à ce que les forces de l'ordre s'en mêlent, pas vu, pas pris, pris, pendu. Et c'est exactement ce qui se passe, je suis aimablement en train de deviser en bonne compagnie dans un établissement de nuit lorsque la police débarque. Tout le monde descend, on pose son verre, on remet son vison, merci, bonsoir et au lit.

Je vous passe l'épisode où les connections de bus s'enlisent tant et si bien que je débarque les mains dans les poches à Lima à une heure peu recommandable, celui ou ma valise reste 450 km derrière moi, ce qui m'oblige à dormir dans un hôtel de passe je ne sais où en attendant le paquet le lendemain...

Tout ça n'est pas très grave, heureusement, je m'approche de l'Equateur où je vais enfin pouvoir rebondir...