La Paz nom de Dieu !

Mais ouais fichez-moi La Paz nom de Dieu, et sur ma route!

 
 
 

On me demande toujours plus de photos, alors j'en colle, et 5 par 5 ça ira?! Je m'éneeeeerve pas j'essssplique !!! J'ai passé la nuit en tente sur une plage Equatorienne, il a plu comme je pisse sur les météo infidèles, et pour accéder à ce "paradis" pour tortues, nous avons du crapahuter à travers un bourbier sans nom, de boues et de végétations, comme je n'en avais pas connu depuis cette nuit sans lune dans la cuvette de Diên Biên Phu !!!! Harassé, fourbu, trempé jusqu'à la moelle, alors oui je suis excité comme un bambin qui ne fait pas ses nuits, il est trop tôt, personne à l'hôtel, vous allez tous payeeeeeeeeeeeeeeer !!!!!!!

Fin de la parenthèse.


Nuestra Señora de la Paz, encore une ville et un nom tout droit sorti du cerveaux aurifero-croyant d'un conquistador en goguette. On n'a pas idée de construire une ville dans un canyon entre 3600 et 4000 mètres d'altitude, si ce n'est pour ramasser le précieux métal, ou faire une escale sur les routes commercialo-coloniales, entre Cuzco et Sucre, à titre d'exemple.

J'avoue d'emblée élire La Paz ciudad sudamericana numero 1 (jusqu'à présent, cela va de soi). 

La ville s'étend sur plus de 1000 mètres de dénivelé entre des quartiers modernes où l'on trouve de coquets restaurants, boutiques très western style et des "barrios" plus populo, territoires Aymaras, et leurs nombreux marchés, où vous pourrez notamment acheter un foetus de lama à enterrer sous votre maison en construction, ce qui - outre attisera la curiosité de vos convives lors d'un dîner-réception, - portera chance à votre futur foyer et chassera les mauvais esprits, qui vous le savez, rôdent sans cesse.


Gling gling gling, jingle pub, un bon vivant, de la saucisse, une accroche "les soldats du charbon", tout y est... prenez-en de la graine messieurs les pubeux!



Attention, ceci est une photo sérieuse, les soldats de la garde, ils vont changer le drapeau devant le palais présidentiel, il devait être tout sale j'imagine.


La première vision incroyable cette ville, c'est à l'arrivée. C'était un mercredi quelconque, trop tôt le matin vers potron-minet, je sors la tête de la soute. Souvenez-vous je reviens de la frontière brésilienne, j'ai donc pris un ultime bus à Cochabamba, une grande ville en pleines terres Quechua, la veille au soir. En bon chauffeur bolivien qui se respecte, l'enfoiré roule à tombeau ouvert, sur ce coup on peut pas lui en vouloir, une route asphaltée, le luxe à la Bolivienne. On est monté sur l'altiplano pendant la nuit, je dormais à point fermés sur une oreille. Vigilance, le bus reste le meilleur endroit pour se faire déplumer comme un chapon de Noël, objet de valeur dans le sac à dos, sac à dos aux abris, arnaché à ma jambe ou contre le plexus, au premier chatouillement, j'envois une salade de doigt en direction du couloir. Pas d'agressions violentes dans les bus, du fauchage discret, souvent à l'aide d'enfant, qui si petits et déjà si fourbes se faufilent sous les sièges, faut pas avoir peur de se défendre. Tout ça pour dire qu'on ne se rend pas bien compte, mais on est à 4000 mètres d'altitude, la route est presque belle, presque droite et presque aussi plate qu'une nationale d'outre-Quiévrain, et vlaaaaaaaaaaaaaaaaaaan, tout un coup dans une lumière de point du jour, entre deux plis des Andes, l'immense cuvette de La Paz se jettent dans vos pupilles, prête à vous avaler.


Justement, la photo ci-dessus a été prise depuis le haut plateau et plus exactement la localité d'El Alto. A Ushuaia, tout est estampillé "bout du monde", ici la marque de fabrique, c'est "le plus haut du monde". El Alto, aujourd'hui collé à La Paz et souvent confondu, est la capitale du monde Aymara à 4000 mètre d'altitude. Il n'y a pas la moitié des gens qui parlent l'Espagnol ici, et l'Aymara en LV3, c'est pas pour les quiches. Alors là c'est de mieux en mieux, le foetus de llama, c'est bon pour le marché au sorcières des calle Linares et autres Sagarnaga, là c'est des pro, ici on traite le cancer:


L'imposante montagne enneigée qui n'a pas échappé à votre oeil scrupuleux, c'est l'Illimani, vous vous en foutez peut être, mais ce volcan de 6450 mètres est très important pour les Paceños car c'est l'Apu de la ville. En Bolivie, terre andine par excellence, où l'on dénombre 500 sommets à plus de 5000 mètres (incroyable non?), chaque "Nevado", montagne enneigée est un Apu, un Esprit protégeant ceux qui vivent autour. Ces Apu descendent de la Pachamama, la Terre Mère, la "déesse" mère-nature responsable de la vie animale, végétale, des minéraux de tout ce qui fontionne et ne fonctionne pas, bref tout. Elle est omniprésente dans la vie quotidienne, pour les récoltes, la réussite, etc, elle mérite donc tout le respect et bien des offrandes. Attention, mise en garde, ne pas confondre la Pachamama avec le Macumba Papa qui est probablement une boîte de nuit.


Sur le plan de la santé, mes débuts à La Paz sont laborieux. Bizarrement, beaucoup de gens souffrent du "sorojche", le mal des montagnes, à La Paz et pas ailleurs. La question me turlupine, si quelqu'un à une idée, merci d'éclairer ma lanterne. J'ai donc du mal à dormir et très peu d'appétit alors que je me suis déjà retrouvé plus haut (en montant moins vite ceci-dit). Je mettrai aussi 3 jours à m'apercevoir que l'on siffle des bières à 7° en faisant un seul repas par jour avec 4 ou 5 heures de sommeil. On est pas des super guerriers comme Goku.



Nonobstant cette hygiène de vie décalée, je suis aussi venu ici pour grimper un sommet glacé que l'on m'a chaudement recommandé. Direction une agence de réputation, tenue d'une main de maître par le Docteur Hugo Berrios Martin, spécialiste des traumatismes dû à l'altitude, guide de montagne et membre éminent du Club Andin Bolivien. La sécurité avant tout, aventurier mais banquier. Sérieusement, c'est pas plus cher que le perfide guignol d'en face, qui copie le logo et le nom de l'agence d'Hugo afin de confondre le touriste, exactement le genre de guignol avec qui j'ai pas envie de me retrouver à 6000 mètres sur le glacier...


L'agence est pas loin, tranquille, en haut d'une côte de 200 mètres, de Dieeeeeu! Obligé de m'arrêter deux fois, le souffle aussi court que le poil d'un teckel! C'est donc pas gagné pour gagner les sommets (Gustave Parking)! Afin de compenser mon centre de gravité atypique, j'ai l'habitude de marcher d'un pas court mais nerveux, je vais devoir apprendre à me calmer, et vite. Je fais mien le "dicho" de La Paz, "camina despacio, come poco, y duerme solito", qui signifie marche lentement, mange peu, et dort tout seul!



Je franchis le pas de l'agence avec autant d'assurance que possible: "Salut les filles, je viens pour grimper, je pensais à l'Illimani, on fait les sacs et on s'arrache?". La patronne me dit tout de suite "toi tu te calmes, tu vas commencer par un sommet "bas" mais d'abord tu vas rester au moins 8 jours en altitude pour t'acclimater"..."Oui Madaaaaaaaaaaaaame!". Elle a pas tort la patronne, n'importe quelle agence tenue par l'avidité peut vous amener au bout 3 jours d'acclimatation, bourré de médocs, avec plus de chances de finir dans un caisson à oxygène à l'hôpital qu'au sommet. La conquête des cimes à un prix, la vie, non !!!

Je vais donc passer 8 jours en cure d'acclimatation à La Paz le temps que mon petit organisme fabrique les globules rouges supplémentaires pour acheminer le peu d'oxygène disponible dans mes petits muscles, comme dans "Il était une fois la vie", souvenez-vous, sur FR3.

popopopopopoooo, qu'est ce que je vais bien pouvoir faire...

Je pourrais bricoler un peu... naaaaaan! 

Aller tailler le bout de gras avec mes collègues boliviens, "Salut les gars, moi aussi je travaille dans une banque, il est sympa ton costard avec ce petit gilet, c'est ta mère qui te l'a acheté? Bon ok, je vais déjeuner, bon app".... naaaaaan!

Manger plein de gâteaux de dessins animés pour ma préparation... naaaaaan!

Naaaaaaan, mauvaise idées, back to basics, quelques parties de ballons à l'estadio Hernando Siles, vétuste cathédrale de béton, antre du football Bolivien, plus connu sous le terrible sobriquet de "Nid du Condor". Ici, à 3650 mètres d'altitude, l'Argentine avait pris 6-1 en qualif de coupe du Monde, asphyxié l'Albiceleste! Pas de grand enseignement footballistiques a tirer de la confrontation du jour contre une modeste sélection Colombienne...


Ni de celle qui oppose El Tigre de la Paz à l'Universitario de Sucre sous un difficile soleil de Dimanche...



Je m'octroie quelques bons moments de franche camaraderie avec de jeunes entrepreneurs Boliviens...

... et je me permet quelques pas un peu chaloupé, légèrement swingés...

Olalalaaaaa, coupé, on la refait, passez-moi le marche pied présidentiel et fissaaaaa!
(Là c'est quand même mieux... t'as vu papa, je fais rire les filles?!) 

A part faire l'andouille dans les cluuubs, et toujours dans le cadre de ma préparation, ce n'est pas interdit de redescendre une journée. J'y vais à vitesse grand V avec un V comme vélo, pour la Ruta de la Muerte, une version cyclo-touriste du Salaire de la Peur. A la grande époque, ce chemin surtout emprunté par les bus et les camions faisait 200 à 300 morts par an, les bonnes années. Encore aujourd'hui, la route est empruntée (il y avait une faute d'accord ici et je l'ai vue), il est donc de mise de faire gaffe, s'emplâtrer dans un camion ou s'envoler dans le ravin peut être préjudiciable. Cette excursion emprunte principalement l'ancienne route reliant la Cumbre à Coroico. Départ à 4750 mètres d'altitude dans le froid, arrivée 65 km plus loin et presque 3500 mètres plus bas dans les Yungas, une jungle de moyenne montagne !!! Ce qui revient à descendre le Tourmalet 3 fois de suite !!! La grosse différence c'est que la DDE ici n'en fout pas une, autant les 20 premiers km se font sur la nouvelle route, une belle portion à près de 70 km/h, autant la suite se négocie avec un tant soit peu de délicatesse: une route en terre de 3 mètres de larges avec 600 à 800 m de précipice à babord !!! Top départ, bien placé après la distribution des bécanes, je me cale dans les bonnes roues, pas question de me retrouver en chasse-patate dans les première difficultés. 

Encasquage, motivation maximale...

...en face, rien que la route...


...puis, LA ROUTE...

...croisement à prévoir, modulation de la vitesse, contrôle de l'adhérence, saisissement de l'appareil, rotation du bassin, photo...

...pause...

...photo choppée sur internet, c'est le genre de situation à traiter les mauvais jours...

J'ai quelques images filmées par la voiture-balai dans les moments pèpères. Votre capitaine est en 2ième position (en manches beiges en altitudes, puis en manches courtes, comme Bahamontes en 54), sauf à la 3ième séquence, où un Suisse-Allemand, profitant de son avantage de poids m'a fait l'intérieur sur le bitume, avant que je ne corrige l'affront sur le gravier.  


Passé sous la banderole, on se détend, déjeuner, piscine party... 
 n.b.: l'agence nous a tous filé ces serviettes ridicules, sans explications. Ce n'est pas le genre d'image en adéquation avec la ligne éditoriale de ce blog. Disculpe.


...narco-tisane...


 ...et contrôle anti-dopage

Retour en fin de journée à La Paz, finement affûté pour l’ascension, je m'en remet à ma bonne étoile...


C'est fini, toutes les photos sont ici ou là:


Et bonsoir hein!

Paparapapaparapa kla ki bum

Dans le dernier message je vous avais dis de m'attendre de l'autre côté de la frontière, j'espère que ce ne fut pas trop long, huuuuum huuuumm... J'avais promis et pourtant (je ne suis qu'un hooooomme!), je suis retombé dans mes vieux travers, plus de 2 mois de retard sur ce blog, j'ai du mal à écrire, à trouver le moment, quand ça vient quoi! 

Ainsi, d'après mon passeport, qui lui ne ment jamais, je rentre au Brésil le 1er Août. Les formalités sont une formalité, un peu trop facile sur ce coup: je passe la frontière à pied chargée comme une mule, au sens non-narcotique du terme, il s'entend, et la boulette c'est que je rentre au Brésil sans faire tamponner mon visa de sortie de Bolivie, ce qui me vaudra un carton jaune au bureau de l'immigration à La Paz (poireautage, inspection de tous les tampons, regard oblique du fonctionnaire en faction, pénalités financières 4 bureaux plus loin et 2 heures plus tard, merci m'sieur l'agent!). 


Rentrons dans le vif du sujet, un gros morceau le Brésil dont je vais me faire une toute petite tranche. Mais attention, je n'arrive pas au Brésil à Rio do Janeiro, tapis de sable blanc et caïpirinha plein les mains, non vous me connaissez je rentre doucement par le jardin, par la petite porte de derrière qu'on appelle le Pantanal. C'est la plus grande zone humide du monde, une gigantesque plaine de forêts, de prairies, de rivières et de marécages à 80% noyé par les eaux pendant 4 mois de l'année, le tout au sud du bassin amazonien, aux confins de la Bolivie Orientale, du Mato Grosso do Sul Brésilien et un pitit peu au Paraguay.  

Ok, faisons un point-route chargée en ce week end de la Toussaint. Là au miyeu:


L'entrée au Brésil est tranchante d'un point de vue linguistique. Les gens ils crient mais heiiiiiin???

Je comprend difficilement le portugais doublé d'un accent brésilien triplé d'un accent terre profonde de "Caboclos", métis d'amérindiens et d'européens blancs. Il faut savoir que le Brésil a repoussé ses frontières bien au-delà des limites définies par le traité de Torsadillas entre Espagnols et Portugais, grâce au travail peu éthique selon les normes d'aujourd'hui des "Bandeirantes", ces hordes de Portugais moitié miliciens moitié mercenaires, partant de la côté du Nord au Sud et fonçant tout crocs dehors à l'intérieur des terres à la recherche de richesses minérales et de futurs "travailleurs", dont les revendications sociales, et pas seulement sur les retraites, ont été tranché à coups de machettes ou à coup de "je vais aller en discuter avec ta soeur". Le résultat, c'est que les gens ici n'ont pas le tempérament Carioca, moins souriant mais très sympa et avec un couteau de 20 cm de lame à la ceinture. Je reste tranquille avec mon couteau suisse, on est pas là pour se fâcher. Pour mes problèmes de communications, heureusement au Brésil, et plus encore près de ses frontières, presque tout le monde parle le portugnol, une salade composée librement entre le portugais et l'espagnol. Au bout de 3 jours, j'arrive quand même à comprendre 80% de ce qu'on me dit en portugais, il faut juste se faire à l'accent. 

On va commencer par un peu d'écrit, bienvenue à Bonito, une bourgade sans histoire, dont les environs sont muito bonito:


Pueeeeeees, l'histoire a Bonito, c'est que les rivières alentours sortent de terres chargées de calcaire, constituant un filtre naturel pour les impuretés qui se déposent au fonds du lit. Je vous la fait courte. Ce qui est plutôt une bonne idée pour snorkler dans une rivière cristalline, poissoneusement chatoyante  et avec une forêt tropicale de chaque côté:





Le plus drôle dans le snorkling en rivière c'est de s'y rendre, on se sent assez con de marcher en forêt en tenue de plongée! Pas d'image malheureusement, ou croyez-vous que je puisse mettre mon appareil photo habillé en homme grenouille? J'ai quand même réussi à chopper ces quelques photos sous-marines ci-dessus à des camarades équipés en conséquence.

Mais pour la touche anecdotique, il y a mieux encore. Je baragouine avec notre guide (obligatoire à cet endroit, le guide, pas de parler avec lui, je suis sympa c'est tout) à l'occasion d'un passage à pieds en forêt afin d'éviter quelques menus rapides:

- Dis donc Jean-Bruno (j'ai oublié son nom depuis), pourquoi que le rio il s'appelle Sucuri (qui est le nom local de l'anaconda)? Hein?
- Parce que la rivière serpente comme un sucuri mon p'tit Grégory...
- Ah booooon tu me rassures, c'est pas qu'on en croiserait quand même dis?
- ah si si si j'en ai vu 2 la semaine dernière quand j'étais dans l'eau... genre 3 ou 4 mètres de long...mais ils attaquent pas, t'inquiète...
- ah boooon bah tu me rassures parce que j'ai failli flippé là...

Glooooooups tontooooon,  je repars donc à l'eau en me disant que j'ai pas spécialement envie de me retrouver nez à nez les yeux dans les yeux à la surface de l'eau avec un anaconda, aussi peu belliqueux soit-il. Cinquante mètres plus loin, Jean-Bruno qui est juste devant moins, à moins que je ne sois juste derrière lui, me fais signe de le suivre d'un côté de la rivière près de la berge. 

- Eeeehhhhh tu veux voir un jacare (un caïman ici)?
- Hein quoi ça, en image Panini par exemple???
- Non non là sous nos pieds!
- Ouuuh de dieuuuu...

Je me rapproche doucement, bien à contre-courant, histoire de pouvoir foutre les voiles façon water tractor pulling au cas où cet énorme sac à main de 2 mètres 50 décide d'engager le combat contre ma volonté (je pense toutefois qu'il me gagne aussi à la nage qui n'est pas mon point fort, certains d'entre vous en conviendront). La bête est totalement immobile au fonds de l'eau mais quand même on se sent un peu vulnérable. Jean-Bruno nous dit "ne vous approchez pas trop quand même il est vivant", ah ah ah quel poilade! Honnêtement, il n'y a pas de risque à nager avec les caïmans dans ce coin, sauf à le titiller de trop près sans lui laisser de porte de sortie, auquel cas vous aurez maille à partir avec ce type de mandibule:


Je devais récupérer une photo du croco prise par une jeune allemande de Frankfurt (avec qui j'ai eu de grandes conversations finance et saucisse donc) mais sachez que lorsque vous demandez une photo par e-mail, elle n'arrive jamais, faut les chopper sur l'instant ("file moi ta carte ou je me fâââââche?!). A défaut, de nos jours il y a internet, pour illustrer, ça donnait un peu ça, d'un peu plus loin pour être tout à fait honnête:


A part jouer les crocodile dandy, à Bonito j'ai enfiiiiiiin profité d'un peu de chaleur pour faire un grand ménage de printemps (a mano s'il vous plaît), me reposer (et oui!), me décrasser et penser à la suite.

lavage

séchage

reposage
(T'as vu môman on voit mes côtes...)

décrassage

reflexionage (et emplumage)

Comme tu peux le constater vigilant lecteur, à la demande plus ou moins générale, et contre toute attente, j'essaye de me mettre un peu plus en scène.

Into the wild sauvage

Pour profiter du Pantanal à proprement parler, rien de mieux que de passer quelques jours dans une fazenda (une ferme dirons nous). Certaines sont tellement immenses et isolées qu'elles sont uniquement accessibles en avion. Je reste fidèle à mon moyen de transport préféré et saute dans le premier bus qui me jette dans la localité peu engageante de Buraco dos Piranhas, littéralement "trou aux piranhas":


Et si les piranhas m'attendent de pieds ferme, c'est plutôt moi qui vais les cueillir à l'heure du goûter:


Hè quand même c'est pas moi sur la photo, lui c'est l'homme qu'on appelle Gordinho. Vous constaterez qu'on peut pêcher le piranha tranquille les pinceaux dans l'eau. Contrairement aux idées reçues, ceux-ci ne viendront vous grignoter les orteils que si vous saignez déjà (truc bon à savoir).

Alors bizarrement ce jour là on était 3 touristes avec 3 "guides". Services 3 étoiles qui s'explique peut être par le fait que j'étais entouré de deux frangines brésiliennes d'une fraîche vingtaine pour ces quelques jours à la fazenda. Sympa, sauf que je me suis fait appeler "O Frances" pendant 3 jours.


Trêve de bleublaaaaa, on va pas bouffer les moustiques, faut remplir la gamelle:

Une fois ramené sur la berge, on laisse quand même les tatoués du coin mettre le coup de grâce. Les piranhas l'ont un peu mauvaise de finir en friture et claquent du dentier jusqu'au dernier souffle. Voilà pour le repas du soir et c'est très bon au demeurant.

Et parce qu'on est sympa avec les caïmans, on leur file le reste des appâts. 


Normal en bons voisins, ceux-ci habitent juste à côté de notre camp, dans la rivière au bout du jardin, juste derrière moi sur la première photo ci-après ("Recule encore un peu! Recule encore un peu!" Je les entend presque): 



Tiens ce gros feignant, je l'ai surpris à l'heure de la sieste:


(Tiens dis donc il y a un trou dans la mise en page ici. Ah bah il y en a plus maintenant, tant mieux on dirait!)

Comme on se lève un peu avec le soleil sur les coups de 6h et des bananes, une petite siesta s'impose, rien d'illégal par ici, surtout après le riche déjeuner préparé par Maristella, notre généreuse cuisinière:



Et pour s'ouvrir l'appétit, un peu de sport équestre. Photos prises en caméra embarquée:


Alors cette fois-ci j'ai gagné le cocotier ("eu ganhei o coco"), parce qu'en plus des deux frangines, je me retrouve au milieu de neuf autres brésiliens de tous âges mais uniquement de sexe féminin... et blablabbla et blablabla... O Francês nao fala muito... j'ai l'impression que même les chevaux s'y mettent:





Je vous épargne la photo de votre capitaine sur sa monture, avec casque de chantier, alors que ces messieurs de l'organisation se réservent les meilleurs chapeaux (cf. ci-dessus). Non vraiment, ça n'en vaut pas la peine.

L'intérêt du Pantanal par dessus tout, c'est la vie animale. Les "gens" se ruent sur l'amazonie en pensant pouvoir observer des grosses bêtes mais dans la forêt, on voit surtout des plantes et des insectes. Nous en reparlerons à l'occasion d'un prochain numéro dans la selva bolivienne (la selva c'est la jungle les kids). Malheureusement je n'ai pas vu de puma ou de jaguar bien qu'ils rodent non loin de mon sac de couchage. Un puma est passé dans la savane juste à côté de notre camp mais bien trop tôt le matin et un jaguar a charcuté une vache la nuit précédent mon arrivée...

Quelques photos de nos animaux les bêtes que l'on peut observer à pieds...



ou depuis le "pont" d'un bateau...



la tarentula


le jacare, toujours très représenté, entre amis


ou en famille


ou avec effet raté "je te caresse l'échine chéri"


un oiseau


aussi


Capivara, le plus gros rongeur du mooonde


Et une fleur tiens! (j'aime bien la photo, j'ai envie de la placer, c'est mon blog, je fais ce que je veux)


Et bien plus encore sur ce lien photos! Uuuuuuuh ça sent la fin là...


... il est temps pour moi de regagner la Bolivie, objectif La Paz (pour tous j'espère), pour aller haut, très haut. Avant ça, un véritable trajet marathon, départ Lundi midi, bus, bus, train, bus, bus, arrivée Mercredi matin à La Paz, les genoux en quinoa et la tête dans le maïs... 

Avant de se dire bonsoir, un dernier coucher de soleil parce que je trouve que j'en ai pas abusé jusqu'à présent et celui là il faut aller le chercher... en terre brésilienne, 20 mètres avant le poste frontière de Puerto Quijarro, et de l'autre côté du fossé en direction du soleil, bienvenido a Bolivia carajo...Un petit luxe de photo, il est environ 18h29, 53 secondes avant la fermeture du passage, je dégaine la bécane d'une main, le passeport de l'autre...

En vous souhaitant de bonnes fêtes de la Toussaint.

Tonton d'Amérique.